Cuisine et dépendances

DVD Long métrage

 

 

 

Cuisine-et-dépendances-BD-TEMP

DVD Bluray

Crédit photo Gaumont DVD

Film de 1993 réalisé par Philippe Muyl

Avec Jean-Pierre Bacri, Jean-Pierre Darroussin, Agnès Jaoui, Sam Kerman et Zabou.

Long métrage tiré de la pièce éponyme écrite par Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri.

 

Par hasard au sortir de son cours de danse, Martine (Zabou) tombe sur un vieil ami devenu star de télé. Elle décide de l’inviter à dîner et prévient son mari Jacques (Sam Kerman), qui est ravi de l’initiative.

L’heure du dîner approche et les invités sont très en retard, favorisant l’énervement de ceux qui attendent : Martine et Jacques, Frédéric le frère de Martine aussi invité, ainsi que Georges l’ami du couple, interprété par Jean Pierre Bacri. Ce dernier dort chez eux depuis deux mois car il vient de quitter sa compagne. Enfin le couple arrive. C’est d’abord en cuisine que les apartés se font.

Cet endroit devient d’emblée le lieu des confidences, lieu où l’on dit ce que l’on pense, et où on vit plus librement que dans le salon, pièce principale du dîner.

On vit alors la cuisine comme coulisses, si on peut considérer le repas comme un spectacle où se déroulerait sa mise en scène. La maîtresse de maison est nerveuse, c’est elle qui orchestre tout avec l’aide de son mari. Elle va se changer en prétextant qu’elle s’est tachée mais c’est qu’elle ne se sent pas à la hauteur. Ni à la hauteur de la réussite de son ancien ami, ni  à la hauteur de la jeunesse de la copine de son frère Maryline, qui finira par partir avec la star de télévision.

Concrètement que se passe-t’il dans cette cuisine ? D’abord Jacques ouvre le champagne et prend des coupes, puis il ouvre une bouteille de vin. Charlotte, l’épouse de la star interprétée par Agnès Jaoui, vient chercher un vase pour les fleurs qu’elle a offertes. Ensuite elle aide Martine à couper des tomates. Le réalisateur fait un gros plan sur le couteau de Martine à un moment où elle est très énervée ce qui renforce son coté agressif.

Il y a une scène drôle où les trois hommes seuls dans la cuisine sentent le brûlé et s’approchent du four avec hésitation comme si réellement ce n’était pas leur domaine, ce qui amplifie le caractère quelque peu misogyne de ces personnages.

Dans la cuisine on s’autorise à fumer, on se détend, puis on boit de l’eau après un repas trop salé, et des alcools forts à a fin. L’ambiance semble festive dans le salon, alors qu’elle est toute autre dans la cuisine. Les conflits, les sentiments réels, les vérités de chacun se mettent à jour, et le passé ressurgit. Après le dîner, la vie des protagonistes va sûrement changer. Martine finira en pleurs dans les bras de son mari et lui révèlera qu’elle ne pense pas vivre comme elle aurait aimé. Elle lui exprime enfin toute sa frustration de n’être seulement qu’une femme au foyer tandis que Charlotte, la working girl mariée à une star se rend compte qu’elle passe sûrement à coté de quelque chose car elle n’a pas eu d’enfant.

Ce film montre qu’au delà du partage de mets à un dîner, autour d’une table ou dans une cuisine, des échanges profonds  peuvent bouleverser toute une vie.

Ce film tourné il y a 24 ans, a porté chance aux acteurs, ils sont tous en vie aujourd’hui, et ont eu beaucoup de succès. Quant à la pièce, elle se rejoue en ce moment au théâtre de la porte Saint-Martin à Paris avec Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri. Ce sera intéressant de voir comment leur jeu et donc,  l’interprétation de leur pièce a évolué avec les années.