Sur la toile

 

La quête d’Alain Ducasse

Cinéma, Film documentaire

2017

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gilles de Maistre

 

Sortie le 11 octobre 2017

 

 

 

 

 

Quelle peut être la quête d’Alain Ducasse, le petit garçon des Landes devenu aujourd’hui le chef et mentor le plus reconnu de la cuisine dans le monde ? Que cherche un homme qui semble avoir déjà tout ? 23 restaurants dans le monde, 18 étoiles Michelin, Alain Ducasse ne cesse de créer des adresses qui plaisent à notre temps, de bâtir des écoles, de pousser les frontières de son métier vers de nouveaux horizons, sa curiosité n’a pas de limite. Il sillonne le monde sans relâche, car pour lui la cuisine est un univers infini. Cet homme public, si secret pourtant, a accepté d’être suivi pendant près de deux ans, nous ouvrant ainsi les portes de son univers, en perpétuelle évolution.

 

 

 

 

 

 

 

À la recherche des femmes chefs

Cinéma, Film documentaire

 

2017

 

 

 

 

 

Vérane Frédiani

 

Sortie le 5 juillet 2017

 

 

 

Vérane Frédiani est partie aux quatre coins de la planète à la rencontre de femmes chefs qui innovent dans la haute gastronomie, dans la restauration et dans les métiers de bouche.
Tout au long du film, on suit ces femmes dans les cuisines des grands restaurants, au sein des écoles, mais aussi dans la rue avec la street-food qui a le vent en poupe.
On croise aussi des sommelières, des activistes, des femmes entrepreneuses qui managent des brigades et se battent au quotidien pour exister dans des sphères d’hommes, qui prônent le développement durable, l’égalité et qui souhaitent changer le monde à travers leur vision de la gastronomie.
Ces femmes considèrent avant tout le métier de chef comme un moyen de communiquer avec les autres, un moyen d’éduquer les enfants comme les adultes à leur propre culture, une manière d’étendre le rôle des femmes dans la société et de supporter les économies locales.

Le film présente une nouvelle vision de la femme chef, toujours dynamique et battante, toujours en mouvement, créatrice, voyageuse, cultivée, curieuse, parfois rebelle, résistante aux modes mais pas aux influences extérieures, gardienne d’une certaine tradition mais qui sait s’en libérer pour faire avancer sa vie. La femme chef telle que nous la découvrons ici est parfois solitaire voire unique.

 

 

 

 

 

Fleur de tonnerre

Cinéma, long métrage

 

Sortie le 18 janvier 2017. 

 

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De Stéphanie Pillonca-Kerven

 

 

Film sorti en France le 18 janvier 2017 et  adapté de l’ouvrage  Fleur de Tonnerre de Jean Teulé aux Editions Julliard

Avec Déborah François, Benjamin Biolay, Jonathan Zaccaï, Féodor Atkine et Christophe Miossec

Crédit photos Estelle Chaigne – JPG Films – Nexus Factory – Umédia

 

 

 

 

On nous raconte l’histoire d’une cuisinière pas ordinaire.

Hélène Jegado, née en 1803 en Bretagne,  est la plus grande empoisonneuse de France. Issue d’une famille de cultivateurs aux revenus modestes, elle est orpheline de mère à l’âge de 7 ans, et placée comme domestique chez le curé de Bubry. Par la suite, elle sillonnera le Morbihan au gré de ses emplois de cuisinière ou d’apprentie. Près de 20 maisons bourgeoises ou de presbytères l’emploieront en l’espace de 18 ans.  À chaque fois elle est renvoyée ou s’en va précipitamment sans explication. Le « malheur » semble poursuivre cette femme car partout où elle passe les gens trépassent. En 1951, alors qu’elle entre au service de M. Bidart de la Noë, un avocat expert en affaires criminelles et  professeur à la faculté de Rennes, celui-ci l’arrête après la mort par empoisonnement à l’arsenic de plusieurs de ses servantes. Femme pieuse et dévote, elle confessera avoir empoisonné cinquante personnes. Son avocat plaidera la folie mais elle est guillotinée à Rennes sur le champ de mars.

 

 

La réalisatrice Stéphanie Pillonca retrace le parcours de cette jeune femme de manière stylisée et sensible. Elle montre que dès l’enfance la petite fille est spéciale : elle a un rapport étrange à la nature, cette si belle nature bretonne. Elle ramasse des baies rouges et en met dans le plat de sa mère. C’est ainsi que celle-ci meurt. La petite fille serait  alors obsédée par la mort et fascinée par l’étrange pouvoir qu’elle détient sur les autres à la découverte de sa capacité à tuer en nourrissant. Dès lors, on voit apparaître un personnage complexe qui semble beaucoup aimer cuisiner pour les autres en même temps qu’elle se sert de ce savoir faire pour éliminer son prochain sans réel but en soi que celui de mettre fin à des vies. Cette cuisinière itinérante entretient donc un rapport à la vie et à la mort plus qu’ambiguë. Car si elle aime nourrir pour faire vivre les autres,  elle est enchantée de  recourir au poison pour leur ôter la vie.

 

 

La jeune comédienne Déborah François est remarquable. Elle a  à la fois un visage d’ange et un visage de démente quand elle semble entendre l’Ankou,  ouvrier de la mort et être surnaturel  légendaire de Bretagne. Son obsession paraît inexplicable. Néanmoins c’était au temps où l’esprit des lumières et le catéchisme n’avaient pas soumis l’imaginaire populaire aux lois de la raison et du Dieu unique. Partout en Bretagne, dans les forêts et les landes, couraient les légendes les plus extravagantes. Le soir, au creux des fermes, on évoquait les manigances d’êtres surnaturels qu’on savait responsables de la misère et des maux. La petite Fleur de Tonnerre a dû être frappée par ces histoires au point de croire être la réincarnation de l’Ankou.  La comédienne a de plus suivi des cours de cuisine avec le chef Jean Imbert pour faire les bons gestes de cette femme qui aimait vraiment cuisiner. Alors qu’elle tuait  tout le monde, homme comme femme, enfant comme vieillard, Fleur de Tonnerre n’a jamais été soupçonnée. C’est une jeune femme qui savait toujours se présenter comme la meilleure des cuisinières et la plus indispensable des gouvernantes,  démontrant toujours de la compassion au chevet des mourants. Si bien que personne ne chercha à découvrir ses desseins monstrueux.

Bien au contraire,  on plaignait cette personne si parfaite que seule  la malchance pouvait conduire  dans des familles au destin funeste.

 

 

 

L’atmosphère de l’époque est très bien rendue dans ce film où les paysages bretons sont magnifiques. On saisit bien le rapport important qu’entretient la nourriture avec la vie.

Par la nourriture, nous pouvons cesser ou  continuer de vivre.

 

 

 

 

Sausage party

Cinéma, long métrage

 

 

Sortie le 14 septembre 2016

 

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De Greg Tiernan et Conrad Vernon. 

 

 

 

Pour adultes! Un film complètement délirant qui nous rappelle que les aliments ont une vie en eux. Tous les aliments, fruits comme légumes  même en boîtes de conserve parlent et ont des émotions.  Ne soyons pas choqués… pour mieux rire ensemble, remettons les choses dans leur contexte. Un film politique qui aborde aussi le mieux-vivre ensemble.

 Ce film américain d’animation en couleur sorti en France le 30 novembre 2016 raconte l’histoire de produits alimentaires dans un supermarché américain typique. Avec un  style délirant, des dialogues débridés et une musique énergique qui emprunte les codes de la comédie musicale américaine, le film nous rappelle que les aliments ont une vie en eux-mêmes. En effet tous les aliments, fruits et légumes, nature ou en conserves parlent et éprouvent des émotions.

Le personnage principal est une saucisse qui tombe amoureux d’une miche de pain, composante essentielle du hot dog, cher à nos amis américains.Tous les aliments sont très excités à l’idée d’être choisis par les clients qu’ils appellent « des dieux », car ils pensent qu’après leur achat, une vie merveilleuse les attend. Ils ignorent leur sort futur: ils vont être mangés, et leur vie va s’arrêter net. Un pot de moutarde au miel, acheté puis rendu au magasin témoigne de cette triste réalité, avant de se suicider en se jetant du caddie. Dès lors, la saucisse et sa miche vont tout faire pour sauver leur peau.

Il y a des moments très dramatiques, qui, quand on les replace dans leur contexte sont très drôles. En chemin, nos héros rencontrent un bagel et une crêpe orientale, puis une charmante tacos. C’est l’occasion pour les scénaristes de parler de manière détournée du conflit israélo-palestinien et de la culture américaine, qui accueille de nombreuses cultures : certains aliments nous rappellent les Indiens d’Amérique, tandis que d’autres produits sont évidemment importés d’Amérique Latine, culture très présente aussi aux Etats- Unis. Cette mixité culturelle se matérialise dans un supermarché américain par la présence de produits du monde entier. Le film nous montre que la nourriture nous renvoie immédiatement à une culture et qu’elle est aussi liée au désir et à la sexualité. Notre couple d’amoureux parle beaucoup de sexe mais trop occupés à sauver leur peau, la saucisse  et sa miche auront-ils le temps de faire l’amour ? Sur un ton provocateur et hilarant, ce film nous montre que les aliments sont culturels et qu’ils ont un rapport avec le sexuel et le plaisir partagé.

Après la projection, on est allé manger un bon hot dog !!!

 

 

 

 

 

 

 

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À pleines dents, série documentaire, le coffret DVD

 

Sortie septembre 2016

 

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Stéphane Bergouhnioux et Sébastien Fallourd, diffusée sur Arte et produite par Wild Side Vidéo et les Films d’Ici .

« Je suis Gérard Depardieu. Je suis citoyen du monde et je suis vivant. J’aime manger, rire et m’émouvoir. J’ai rencontré le chef Laurent Audiot il y a vingt ans. Nous sommes devenus amis et depuis nous partageons nos découvertes culinaires. La simplicité des produits, le contact humain, les territoires à explorer nous émerveillent toujours. Nous voulons transmettre nos passions, nos aventures, et cette vie gastronomique que nous dévorons… à pleines dents ! Alors bon voyage et bon appétit ! »  Gérard Depardieu

 

Cette série documentaire culinaire réalisée par Stéphane Bergouhnioux et Sébastien Fallourd, diffusée sur Arte est produite par Wild Side Vidéo et les Films d’Ici.

Le coffret DVD contient 10 épisodes de 53 minutes soit 10 belles heures de voyage avec Gérard Depardieu et le chef étoilé Laurent Audiot. Ils nous emmènent à la découverte des gastronomies de chaque pays et de chaque région chez des gens qui cultivent la terre, élèvent des animaux et perpétuent de génération en génération savoir faire et savoir vivre.

 

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Crédit photo Les Films d’Ici

 

 

 

Au fil des films, on s’en va avec eux au Maroc, en Bavière, en Italie (Sud/Nord) en Ecosse, en Île de France, au Pays Basque, en Catalogne, au Portugal et en Bretagne. On voyage avec ces deux amis de longues dates. L’acteur et poète, Gérard Depardieu agrémente la série de textes en voix off qu’il a écrits et qui lui sont inspirés par ces rencontres, par ces magnifiques paysages qu’il apprécie profondément. Le chef Laurent Audiot est lui aussi curieux de tout, particulièrement des techniques de cuisson, des ingrédients et de leurs combinaisons. Ils veulent apprendre et se nourrir.

 

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Crédit photo Les Films d’Ici

 

 

Bien sûr il s’agit de se nourrir le corps mais pas seulement. En dix heures, on apprend beaucoup sur différents rites et cultures, sur des histoires de famille et de partage.

 

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Crédit photo C. Grel

 

Gérard Depardieu et Laurent Audiot sont comme des explorateurs à la recherche d’authenticité et d’excellence. On voit alors que la qualité des produits, fruit comme légume, viande comme poisson, boisson ou vin, est directement liée à un état d’esprit : les cultivateurs et les  éleveurs sont attentifs à la nature et à son respect. Ils ont de réelles connaissances et un savoir faire souvent transmis de génération en génération.

Le moment du repas devient alors une fête où se partagent non seulement les recettes mais aussi les histoires de famille, les légendes d’une région, les souvenirs d’enfance. Le repas est aussi une invitation au voyage de l’esprit.

Le vrai luxe selon Gérard Depardieu est la rencontre, le savoir faire.

Il dit avoir tout fait, tout vu, et pourtant il partage avec nous cet appétit de vie insatiable qui lui est propre. Il raconte avec humour certaines anecdotes sur des moments de vie pendant les tournages de films qui l’ont marqué, amusé. On découvre un autre homme dont la démesure et la sagesse sont étonnantes.

Avec son ami Laurent Audiot, ils ont réussi leur pari. Ils transmettent curiosité, amour des belles et bonnes choses, et soif de bons vins et de belles rencontres. Dans le respect de l’autre, le partage et l’écoute nécessaire à la naissance d’un moment de vérité.

 

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Crédit photo Crédit photo Les Films d’Ici

 

 

On pourrait alors les suivre jusqu’au bout du monde…et apprendre à mieux cuisiner !!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

DVD Long métrage

Les saveurs du palais

 

 

2012

 

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De Christian Vincent

Avec Catherine Frot, Jean D’Ormesson et Arthur Dupont.

Crédit photo:

© Tibo & Anouchka – Les Saveurs du Palais

Copyright Wild Bunch Distribution

Ce long métrage raconte l’histoire d’Hortense Laborie, une cuisinière réputée du Périgord  nommée à sa grande surprise, responsable des repas du président de la république au Palais de l’Elysée.

On suit alors cette femme au caractère entier et sanguin, peu formée aux intrigues du pouvoir. Elle va travailler deux ans au service du président et nouer une relation privilégiée avec lui car il veut qu’elle lui fasse « la cuisine de sa grand mère » et qu’elle lui donne « le meilleur de la France » car il apprécie chez elle son amour et sa connaissance des recettes du terroir français.

 

 

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Ensemble, ils évoquent le livre de recettes tout juste réédité d’Edouard Nignon  Éloge de la cuisine française, qui avait fait rêver le président quand il était enfant.

 

 

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Hortense va demander à choisir elle-même ses produits et donc ses fournisseurs, pour trouver les meilleurs champignons et les meilleures viandes. Jalousée par le chef de « la cuisine centrale » et éprouvée par un travail très dur, elle finit par démissionner et s’exiler en Antarctique où elle est engagée comme cuisinière afin de nourrir des chercheurs sur une base scientifique. Cela va lui permettre de prendre du recul après ces deux années dans la cuisine la plus exigeante de France qui lui ont coûté une fracture de fatigue en raison du surmenage.

Le film s’inspire de la vraie histoire de Danièle Mazet Delpeuch, qui fût cuisinière de François Mitterrand de 1988 à 1990 et qui n’a pas démissionné mais a demandé au Président l’autorisation de rentrer chez elle. Elle a publié deux livres :

Carnets de cuisine, du Périgord à L’Elysée (1997) en rupture de stock puis réédité

Ma cuisine, de l’Elysée à l’Antarctique

Dans le film on voit le personnage d’Hortense confectionner des menus des plus sophistiqués avec des produits venant de sa région.

 

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Plus tard, on lui reprochera à l’Elysée ses nombreux trajets en train et le coût excessif de ses produits car elle a parfois tenu à se déplacer elle-même pour aller chercher des produits frais et des denrées périssables.

 

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Catherine Frot est parfaite dans ce rôle et le film est l’occasion d’entrer dans les cuisines de l’Elysée au  55 avenue Saint Honoré. Hortense confectionne d’ailleurs dans le film un gigantesque St Honoré pour les hommes de la base scientifique en référence à son passage dans les cuisines de l’Elysée.

Jean d’Ormesson sans être un grand acteur, incarne très bien le personnage digne et intelligent de Président de la République Française, à la fois doté d’une grande culture et d’un véritable amour pour la France et ses traditions culinaires.

 

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Le film dépeint très bien  la passion, la simplicité et le réel savoir faire de la cuisinière, tant par ses méthodes de recherche que son inventivité. On ressent bien la pression subie par l’héroïne dans le rouage politique avec un protocole lourd, et la jalousie très masculine du chef de la cuisine centrale. Celui-ci se sent affaibli par la seule présence d’Hortense, et la compare à Madame du Barry, la maîtresse de Louis XV. Le fait que le président apprécie particulièrement  la cuisinière et ses créations, a d’ailleurs renforcé cette jalousie à son égard multipliant les manigances pour la faire partir.

 

DVD Long métrage

1993

 

 

 

 

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DVD Bluray

Crédit photo Gaumont DVD

Film de 1993 réalisé par Philippe Muyl

Avec Jean-Pierre Bacri, Jean-Pierre Darroussin, Agnès Jaoui, Sam Kerman et Zabou.

Long métrage tiré de la pièce éponyme écrite par Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri.

 

Par hasard au sortir de son cours de danse, Martine (Zabou) tombe sur un vieil ami devenu star de télé. Elle décide de l’inviter à dîner et prévient son mari Jacques (Sam Kerman), qui est ravi de l’initiative.

L’heure du dîner approche et les invités sont très en retard, favorisant l’énervement de ceux qui attendent : Martine et Jacques, Frédéric le frère de Martine aussi invité, ainsi que Georges l’ami du couple, interprété par Jean Pierre Bacri. Ce dernier dort chez eux depuis deux mois car il vient de quitter sa compagne. Enfin le couple arrive. C’est d’abord en cuisine que les apartés se font.

Cet endroit devient d’emblée le lieu des confidences, lieu où l’on dit ce que l’on pense, et où on vit plus librement que dans le salon, pièce principale du dîner.

On vit alors la cuisine comme coulisses, si on peut considérer le repas comme un spectacle où se déroulerait sa mise en scène. La maîtresse de maison est nerveuse, c’est elle qui orchestre tout avec l’aide de son mari. Elle va se changer en prétextant qu’elle s’est tachée mais c’est qu’elle ne se sent pas à la hauteur. Ni à la hauteur de la réussite de son ancien ami, ni  à la hauteur de la jeunesse de la copine de son frère Maryline, qui finira par partir avec la star de télévision.

Concrètement que se passe-t’il dans cette cuisine ? D’abord Jacques ouvre le champagne et prend des coupes, puis il ouvre une bouteille de vin. Charlotte, l’épouse de la star interprétée par Agnès Jaoui, vient chercher un vase pour les fleurs qu’elle a offertes. Ensuite elle aide Martine à couper des tomates. Le réalisateur fait un gros plan sur le couteau de Martine à un moment où elle est très énervée ce qui renforce son coté agressif.

Il y a une scène drôle où les trois hommes seuls dans la cuisine sentent le brûlé et s’approchent du four avec hésitation comme si réellement ce n’était pas leur domaine, ce qui amplifie le caractère quelque peu misogyne de ces personnages.

Dans la cuisine on s’autorise à fumer, on se détend, puis on boit de l’eau après un repas trop salé, et des alcools forts à a fin. L’ambiance semble festive dans le salon, alors qu’elle est toute autre dans la cuisine. Les conflits, les sentiments réels, les vérités de chacun se mettent à jour, et le passé ressurgit. Après le dîner, la vie des protagonistes va sûrement changer. Martine finira en pleurs dans les bras de son mari et lui révèlera qu’elle ne pense pas vivre comme elle aurait aimé. Elle lui exprime enfin toute sa frustration de n’être seulement qu’une femme au foyer tandis que Charlotte, la working girl mariée à une star se rend compte qu’elle passe sûrement à coté de quelque chose car elle n’a pas eu d’enfant.

Ce film montre qu’au delà du partage de mets à un dîner, autour d’une table ou dans une cuisine, des échanges profonds  peuvent bouleverser toute une vie.

Ce film tourné il y a 24 ans, a porté chance aux acteurs, ils sont tous en vie aujourd’hui, et ont eu beaucoup de succès. Quant à la pièce, elle se rejoue en ce moment au théâtre de la porte Saint-Martin à Paris avec Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri. Ce sera intéressant de voir comment leur jeu et donc,  l’interprétation de leur pièce a évolué avec les années.