Rencontre avec Martine Camillieri

Rencontre avec Martine Camillieri

 

 

 

 

 

M-Camillieri©Diane Rondot

Crédit photo Diane Rondot

 

 

 

 

 

 

 

 

Bonjour Martine Camillieri, eau plate ou eau gazeuse ?

Plate…j’aime aller de plus en plus vers la simplicité.

Quel plat  mangez-vous bien volontiers en ce moment ?

Ce moment est le printemps… tout ce qui est vert et plein de vie…petits pois, pois gourmands, premiers haricots verts, salades, fenouil…

Avez-vous toujours mangé ce plat ?

Non c’est depuis que nous avons un potager que j’ai vraiment re-découvert les légumes verts de mon enfance. Mais au lieu de les cuisiner comme les faisait ma grand-mère, très cuits et au beurre, je mange mes haricots 10 mn après les avoir cueillis, al dente et avec un filet d’huile d’olive. Parfois je rajoute du sel.

Quel est votre parcours culinaire?

Un simple parcours de gourmande à bonne école avec d’un côté une grand-mère lyonnaise toujours aux fourneaux. De l’autre une mère avec une profession, maligne pour organiser de bons petits repas en semaine et de plus élaborés, avec mon aide et dans la joie, le dimanche. Aux Arts Déco tout mon travail a été axé sur le pain…  Ensuite dans ma carrière de publicitaire j’ai beaucoup côtoyé l’agro-alimentaire, J’ai dit Stop le jour où j’aurais dû travailler sur Monsanto. En 2000, je suis devenue artiste un peu par repentir, me suis penchée sur notre quotidien, l’écologie, la biodiversité et j’ai entamé un combat pour que le comestible reste comestible. C’est à dire à la fois gourmand et sain.

A-t-il plutôt  influencé votre façon de manger, ou ce que vous mangez ? En quoi?

Oui bien sûr, car notre époque nous a délivré sans cesse des nouvelles alarmantes. J’ai fait un livre wildfood les nourritures féroces, une sorte de catalogue des nourritures à éviter et de gestes à oublier de façon à minimiser notre dose de poison quotidien admissible. Donc je cuisine plus, je m’organise (en souvenir de ma mère). Le dimanche je fais par exemple une soupe avec les légumes bios soldés du marché. Le premier soir je la mange nature avec un peu de beurre, le second soir avec une cuillère de pistou et le troisième soir je la mixe avec du fromage frais et j’émiette du jambon cru séché à la poêle. Une cuisson donne trois soupes différentes…. Je ne mange que locavore et donc des aliments de saison et pour retrouver les recettes des aliments qui poussent ensemble, je traque sur les vide-greniers les livres de recettes de grand mère qui n’auraient jamais eu l’idée de faire une bûche de Noël avec des fraises !

Pouvez-vous nous raconter une première fois culinaire (préparation ou dégustation) ?

La béchamel sans aucun grumeau, je devais avoir 8 ou 9 ans. Pour moi qui jusqu’alors, léchais seulement les casseroles… j’étais enfin capable de réaliser ce met de choix… et me disais que plus tard je me ferai des petits plats juste de béchamel.

Quel est selon vous  l’aliment qui incarne le mieux la mobilité de l’humain de nos jours?

Le pain. Nous voyageons beaucoup en Kmion avec mon compagnon et le premier ami qu’on rencontre dans un pays, c’est le pain. Les petites boules craquantes aux graines de courge ou pavot, du Nord ou d’Europe centrale. Le dense pumpernickel (noir) d’Allemagne. Le knäckebröd de Suède (craque-pain aux céréales genre Wasa), le kesra du Maroc. Les pitas (plates ou gonflées à farcir), pane, galettes, psomi, fougasses, du Sud. La ciabatta (savate en Italien), le pain plat, croquant, moelleux et savoureux qui sert au panini… Chaque fois, ce sont de vraies belles rencontres.

Quel aliment vous ferait défaut aujourd’hui si vous deviez vous en passer pendant un an ?

Pas d’aliment vraiment mais un ingrédient: l’huile d’olive. Avec ce produit je saurai bien manger partout.

Si on se fiait à vous pour nous recommander un restaurant ?

J’aime beaucoup les petits restaurants vietnamiens, j’ai passé mon enfance en Asie, donc le Lao siam, entre autres (‪49, rue de Belleville, 75019). Ou sinon j’aime beaucoup Nanashi, le bento parisien, c’est simple, sain et gourmand (31, rue de Paradis – 75010 Paris).  Hors Paris ce sont les restaurants qui ont leur propre potager qui me font rêver. La Chassagnette d’Armand Arnal à Arles, La Marine d’Alexandre Couillon à Noirmoutiers. Toutes les cuisines basées sur l’instantanéité…

Si vous deviez nous présenter un produit et en partager la recette avec nous ?

La sauge (recette chips de sauge)..

Pour finir, quelques mots sur l’altérité et  le « vivre ensemble ».

Si au lieu d’un nom et prénom, on avait une recette qui nous représente… on aurait peut-être plus de joie à se rencontrer entre tous les peuples du monde.

 

Plus sur martine Camillieri : www.martinecamillieri.com

Les chips de sauge de Martine Camillieri

Les chips de sauge de Martine Camillieri

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tout en Kmion

Martine Camillieri

Rencontrer l’auteure

Les éditions de l’épure, 2018

 

 

 

 

 

 

 

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CHIPS DE SAUGE Il faut prendre les plus belles feuilles (une quinzaine pour 2), les laver et bien les sécher.

Dans une poêle, mettre 1 cs d’huile d’olive, bien la repartir dans la poêle et y frire les feuilles

qui deviennent vite (attention) des chips.

Saler légèrement.

À manger avec des raisins ou des figues, une tome (ou de la feta) et du pain grillé.